Avec l’aide du gouvernement du Québec et dans le but de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, la Société de transport de Montréal (STM) a le projet ambitieux d’électrifier son réseau d’autobus. En effet, dans son Plan Stratégique 2020, la STM vise à acheter seulement des autobus électriques à partir de 2025. Rappelons que le métro est entièrement électrique depuis son ouverture en 1966. Tout comme les voitures électriques, les autobus propulsés à l’électricité sont très silencieux, une qualité qui les rend très attrayants pour les circuits qui desservent des secteurs résidentiels.
Lancé en 2013, le projet Cité Mobilité s’est fixé comme objectif de mettre en service trois bus électriques de la compagnie Novabus, la division nord-américaine du Groupe Volvo, pendant 3 ans, c’est-à-dire entre 2016 et 2018, dans les rues de Montréal. Ces autobus seront équipés d’un système à recharge rapide qui permettra une autonomie de 15 à 25 kilomètres, ce qui signifie que l’on retrouvera ces autobus seulement sur de courtes lignes. Il s’agit d’un premier test qui permettra d’évaluer la performance de ces bus dans les conditions routières de Montréal.
La recharge s’effectuera sur une borne à chaque bout de ligne et devrait durer environ 6 minutes. Un ingénieur de la STM interviewé dans le cadre d’un récent reportage de Radio-Canada sur les autobus électriques mentionne que le grand défi se situe au niveau de l’implantation de bornes de recharge puissantes. Cela pose une première difficulté puisque celles-ci doivent être fournies en électricité à haut voltage, ce qui n’est pas faisable à plusieurs endroits.
De nombreuses villes à travers le monde ont intégré à leurs flottes des autobus hybrides, à l’électricité et au biodiésel. Les sociétés de transport de certaines villes, comme la Chicago Transit Authority (CTA), possèdent aussi quelques autobus 100 % électriques en fonction. En 2008, huit minibus électriques étaient apparus dans le paysage du Vieux-Québec, ce qui était une première en Amérique du Nord. L’aventure des minibus électriques de Québec a toutefois pris fin en janvier dernier à cause des coûts d’entretien élevés et de plusieurs problèmes mécaniques.
Ainsi, pour le moment, aucune grande ville peut se vanter d’avoir une proportion importante de son réseau qui fonctionne uniquement à l’électricité. D’ailleurs, dans plusieurs États nord-américains, cette option n’aurait pas du tout le même impact qu’à Montréal, puisque nous avons accès à de l’hydro-électricité, une énergie relativement propre si on la compare au charbon qui est encore utilisé comme source d’électricité à plusieurs endroits. Si l’efficacité au plan de l’émission de gaz à effet de serre des transports en commun et des transports actifs par rapport aux déplacements en voiture (surtout en auto-solo) est claire, l’efficacité environnementale des transports électrifiés n’est pas toujours aussi évidente. Certaines villes devront augmenter leur approvisionnement en énergies renouvelables, solaire, éolienne ou autre, si elles désirent réduire leur production de polluants atmosphériques grâce à l’électrification de leur flotte d’autobus, d’automobiles ou de camions.
Malgré toute la bonne volonté des institutions, on le constate, certaines contraintes financières et techniques augmentent la difficulté d’électrifier de manière unilatérale les réseaux de transport en commun.
Si la patience est de mise avant que le rêve d’électrification du transport collectif ne devienne une réalité, d’autres idées très intéressantes pourraient venir modifier l’expérience vécue par les usagers de la Société de Transport de Montréal. En effet, les utilisateurs du réseau sont invités à participer, jusqu’au 24 avril 2015 à une grande consultation publique visant à « tracer la voie ensemble » (dixit la STM). Toujours selon la STM, le réseau est à la croisée des chemins, de nombreux équipement ont atteints la fin de leur vie utile et il faudra les remplacer. Ces améliorations importantes sont nécessaires pour maintenir l’accessibilité, la fiabilité et la sécurité du réseau, ce sont aussi d’excellentes occasions de repenser certains éléments du réseau.
Vous avez encore quelques jours pour y penser et faire parvenir vos idées à la STM. Quoi faire pour rendre plus intéressants les déplacements, en bus, en métro? Comment faire pour améliorer l’expérience sociale vécue dans les trains et sur les quais de la STM? Comment faire pour améliorer le bilan environnemental de nos déplacements? Les usagers assidus et attentifs auront vu apparaître certains changements dans les dernières années, et même profiter d’initiatives comme Lire vous transporte. Saluons cette nouvelle initiative de l’administration de la STM et souhaitons que toutes les idées qui viendront remplir la boîte à idées inspirent des changements positifs afin que l’on soit fiers de notre réseau pour de nombreuses années à venir.