En janvier dernier, la Ville a annoncé qu’elle allait investir 23 millions de dollars afin que Montréal devienne une ville intelligente. Une première étape avait été franchie un an plus tôt lors de la création du Bureau de la Ville Intelligente dont l’objectif est de rendre Montréal un chef de file en la matière.
Mais qu’est-ce ça veut dire exactement une ville intelligente?
Globalement, une ville intelligente vise une meilleure organisation de la vie collective dans le respect de l’environnement et ce, par l’utilisation des technologies. Plus concrètement, c’est une ville qui « facilite les déplacements, qui gère mieux les ressources (énergie et eau), qui offre des services publics plus efficaces, qui assure la sécurité et simplifie les relations avec l’appareil administratif — tant pour les entreprises que pour les citoyens — tout en créant les conditions optimales d’un développement durable et d’une qualité de vie élevée. » (Source : Les Affaires)
En premier lieu, la Ville souhaite étendre son réseau Wi-Fi au plus grand territoire possible, particulièrement au centre-ville et dans le Vieux-Port.
À New York, où le Wi-Fi est facilement accessible dans les endroits publics et même dans de nombreuses stations de métro, le projet LinkNYC, lancé au début de l’année, prévoit le remplacement de milliers de téléphones publics par des bornes offrant gratuitement une connexion Wi-Fi ultra-rapide. La publicité permettra de financer ce projet et même de générer des revenus importants pour la Ville. Les bornes permettront aussi de faire des appels gratuits à travers les États-Unis et de recharger les appareils mobiles. À quand la même chose à Montréal?
Des exemples de mesures implantées dans des villes intelligentes
À San Francisco, l’application SF Park permet de repérer les places de stationnement avec parcomètre libres près de l’endroit où l’on se trouve. En plus de gagner du temps, l’initiative permet de contribuer à réduire les gaz à effet de serre.
À Barcelone, des capteurs installés dans les parcs de la ville permettent de mesurer le taux d’humidité du sol afin de déterminer lorsqu’il est temps de faire fonctionner le système d’irrigation.
La ville d’Amsterdam est déjà une pionnière en matière de mobilité avec 67 % des déplacements qui s’effectuent à vélo ou à pied, des navettes fluviales gratuites et un système de régulation du trafic automobile. C’est également un exemple à suivre par rapport à la consommation d’énergie. Par exemple, grâce à des capteurs, dans certaines zones, l’éclairage public est seulement utilisé lorsque des gens s’y trouvent. (Source : Telerama.fr)
L’hiver dernier, Montréal a lancé son projet-pilote Info-Neige qui visait à informer les citoyens de 5 arrondissements de l’horaire de ramassage de la neige et des restrictions de stationnement. Toutefois, le projet a connu plusieurs ratés notamment à cause du fait que les données ne sont pas saisies automatiquement mais entrées manuellement par des employés de la Ville. On nous promet une version améliorée l’hiver prochain. À suivre!
L’accès aux données
Un récent reportage de Radio-Canada nous expliquait le captage et l’analyse de données effectués par l’Observatoire Urbain de New York qui cherche à mieux comprendre les comportements de ses citoyens afin de rendre la ville plus efficace. Par exemple, la Ville souhaite en connaître davantage sur la fréquentation et l’utilisation des parcs, ce qui a amené les chercheurs à analyser les images des caméras déjà installées. Des caméras à infra-rouge permettent de constater les endroits où il y a des pertes de chaleur ou de la pollution toxique. Toutes les courses des taxis de New York sont répertoriées puis analysées afin de déterminer le meilleur endroit où trouver un taxi à une heure donnée, entre autres.
À Montréal, le grand défi est de mettre en commun les données de la STM, de la Ville ainsi que des gouvernements provincial et fédéral.
Le captage de données soulève l’enjeu de la protection de la vie privée. Dans le nouveau quartier Songdo en Corée du Sud, des caméras et capteurs sont installés aux 4 coins de la ville dans le but de réguler le trafic, la température et la consommation d’énergie, des puces RFID sont intégrées dans les plaques d’immatriculation pour contrôler l’accès aux stationnements… on se croirait dans le livre 1984!
Note : la photo illustrant ce billet est tirée du site du site du Bureau Montréal ville intelligente.